Massoud le Mojâhid
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La Résistance




Ahmad Shah Massoud, fils d'un colonel de l'armée afghane, s'est illustré par son courage militaire et politique.

Le Commandant Massoud était parmi les premiers opposants au régime du "prince rouge" Mohammad Daoud. Il était également parmi les premiers réfugiés politiques au Pakistan qui retournèrent au pays en juillet 1975, pour diriger la rébellion du peuple afghan contre le régime communiste du Tandem Taraki-Amin. Avec 37 hommes, il se voit attribuer son Panjsher natal comme zone d’action. Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1975, il s’empare du poste de Rokha situé dans la partie centrale de la vallée.
En 1978, dans la province de Kunar, il fut un des premiers à prendre les armes contre les communistes. Il se signale ensuite dans le Nouristan où il adopte le pakol, la coiffe typique de cette région.
En 1979, Massoud rejoint le Panjsher où il se débarrasse des groupes maoïstes. Il était donc au maquis, dans sa vallée natale, lorsque l'Armée rouge envahit l'Afghanistan fin 1979.

Récit du Commandant:

"En 1979, nous étions 7OO à nous être soulevés dans le Panjshir. Les combats étaient âpres et durs, les pertes terribles. Nous allions de défaites en défaites, et nous n'avions rien à manger. Pendant quelques semaines, il n'est plus resté qu'une vingtaine d'hommes en armes, aculés au bout de la vallée. Nous nous sommes alors réunis et avons solennellement promis de nous battre jusqu'au dernier souffle.
Faire la promesse était facile, encore fallait-il trouver à manger! Un vieillard nous a donné une vache, un autre une casserole, le dernier du riz. Malgré cela nous avons perdu et dû fuir. J'étais blessé et j'avais besoin d'une canne. Il y avait beaucoup de neige. Nous avons marché jusqu'à la tombée de la nuit, sans nous retourner. Nous avons dormi dans une cabane. Au petit matin, une dame est venue. Nous avions peur qu'elle nous dénonce, mais elle n'aimait pas les Russes et nous a aidés. Nous, nous ne pouvions même pas la payer. Je lui ai laissé une reconnaissance de dette. Et nous avons continué. Quand nous sommes revenus dans le Panjshir, nous n'étions que 60, et finalement, nous avons repoussé les Russes jusqu'au bout de la vallée".

Massoud se muait en résistant prenant une part active à une guerre de libération de dix ans. En 1983, l'Armée rouge, après avoir lancé, en vain, six offensives contre la vallée, se trouvait acculée à conclure une trêve avec le "Lion du Panchir".

Outre son génie militaire, Massoud fit preuve d'aptitudes pour l'organisation.
Ainsi, les soviétiques préparaient, pour avril 1984, une offensive d'envergure sur le Panjsher. Massoud averti de l'imminence des bombardements par ses espions, ordonne l'évacuation des villageois vivant à l'entrée et dans la partie basse de la vallée, les sauvant du carnage annoncé. Il organise le 20 avril, le repli de ses 5 000 combattants dans les montagnes ou les vallées avoisinantes. Au même moment la vallée est soumise à un terrible bombardement aérien, puis une offensive terrestre dans laquelle les soviétiques engagent 20 000 soldats, dont 5 000 Afghans. Il n'y aura pas de victimes civiles, mais tout aura été détruit: maisons, canaux d'irrigation, arbres... Ce que les bombes lâchées par les avions n'ont pas anéanti, les commandos dépêchés sur place après quinze jours de frappes venues du ciel achèveront le travail au lance-flammes et à l'explosif. Jusqu'au 7 mai, les soviétiques et l'armée afghane essaient de prendre au piège les hommes du commandant Massoud en progressant dans les vallées voisines. Ne parvenant pas à leurs fins, ils abandonnent. Les Mojâhidin tiennent alors en échec la plus puissante armée du monde.

Celui qui est devenu une légende vivante de la guerre d'Afghanistan, se révélait aussi un administrateur de taille. Il a réussi en effet à transformer la vallée et les provinces voisines en un Etat de droit Islamique, ayant comme capitale Talokhan.

A partir de 1983-1984, Ahmad Shah Massoud porte la guerre en dehors du Panjsher. Les mojâhidin attaquèrent et prirent le camp de Pechgur. Quelques semaines après cette démonstration, les Soviétiques lancèrent des représailles.
En 1986 Massoud remporta des victoires probantes à Farkhar (province de Takhar) et Nahrin (province de Baghlan). Dès 1990 il étendit son influence aux provinces de Badakhshan, Kunduz, Takhar, Baghlan, Balkh et Samangan. Il devient Ministre de la Défense. Le 26 avril 1990, il remporta la première bataille de Kaboul, puis renversa le régime communiste de Nadjibullah. Il cède la place à Rabbani. Mais en août 1992, Gulbuldin Hekmatyar lança une offensive sur la capitale.
Et le 9 décembre, Dostom bombarda le Ministère de la Défense. Le 19 janvier, Massoud entreprit de repousser le Hezb-i-Islami hors de la capitale. Début novembre 1993, pour contrer Dostom, il décida d'attaquer le port fluvial de Sher Khan Bandar (province de Kunduz).
En 1994, Gulbuldin Hekmatyar se rangea aux côtés de Dostom. Dans le chaos Rabbani démissione, et c'est l'arrivée au printemps des taliban.
Entre le 6 et le 14 mars 1995 Massoud parvint à éliminer le Hezb-i-Wahdat de la capitale, et à repousser les Taliban à une vingtaine de kilomètres.
Kaboul est pillée et quasi détruite. Après avoir conquis Hérat en septembre 1995, les Taliban se focalisèrent sur la capitale. Sous les tirs de roquettes, Massoud tint près d'un an avant de donner l'ordre de quitter la ville qui fut prise par les Taliban le 26 septembre 1996. Dès lors, il fut le seul à ne jamais céder dans son opposition à leur régime de terreur.

Massoud a démontré qu'il était un stratège hors pair. Il fit face aux soviétiques puis au soutien par les pakistanais de l'ennemi Hekmatyar et enfin aux taliban. Au milieu des requins assoiffés de pouvoir et dont les ambitions et les moyens étaient renforcés par des soutiens étrangers, Massoud a prouvé son immense valeur.


Sources:

- http://www.afghana.org/
- Christophe De Ponfilly



 

 

Dernière mise à jour :
02 Novembre 04